Si je devais évoquer mes plus beaux souvenirs d'enfance, c'est sans hésitation que je retiendrais mes premières créations nées de bouts de ficelles et de matériaux voués à la destruction. A l'époque il n'était guère question de tri sélectif, et la création artistique à partir d'objets de récupération n'allait devenir à la mode que des années plus tard. Les cours d'arts plastiques pendant mes premières années d'études, puis, plus tard, une école d'art, m'ont progressivement appris à m'exprimer librement, sans retenue. J'étais une enfant réservée : au travers de mes créations, je m'ouvrais au monde.
Devenue adulte le plaisir de créer continue de croître, en même temps que l'assiduité à mon travail-passion commence à porter ses fruits. Un grand artiste international me remarque : nous ouvrons ensemble une première galerie, puis une seconde. Je baigne dans un univers magique, riche en couleurs, riche de rencontres aussi ... des années de travail intense ... des peines bien sûr, avec des toiles désespérément vides ... des joies aussi, avec d'autres qui chantent ... une première exposition personnelle, rapidement suivie de plusieurs autres ... puis le référencement au sein de l'AKOUN.
Je pensais que le nu féminin continuerait à alimenter l'essentiel de mes créations artistique, jusqu'à ce qu'un petit personnage vienne une nuit jouer avec mon imagination. C'est à peine sortie de mes rêves que je réalise quelques esquisses de ce drôle de p'tit bout de bonhomme coloré et ludique ... avant de les oublier dans un recoin de mon atelier. Les jours passent et le petit être sort de mon esprit, jusqu'à ce qu'une amie de passage tombe sous le charme de cet ambassadeur de la bonne humeur. Elle m'incite à le développer en le déclinant sous une multitude de formes, puis elle parvient à me convaincre d'exposer cette nouvelle création ... c'est l'engrenage, et le petit VABOU (de VAlérie BOUkla) prend son envol. Aujourd'hui, la création de nus mise entre parenthèse, c'est bien la magie VABOU qui se poursuit ...
